Feu de forêt

Feux de forêt : quels effets sur notre santé ?

Avec la multiplication des situations de sécheresses et des vagues de chaleur, la fréquence des feux augmente en France et dans le monde. Ces feux produisent des gaz et des émissions de particules qui affectent la santé des populations, en particulier des pompiers qui sont les plus exposés. Explications dans cet article.

 

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    millions

    C’est le nombre d’hectares de forêts en France, ce qui en fait le 3ème pays le plus boisé de l’Union européenne. Les surfaces boisées vulnérables aux incendies se situent en majorité dans la moitié sud de la France. Elles concernent principalement le maquis et la garrigue autour de la Méditerranée et en Corse, ainsi que la forêt de pins landaise. A cause du changement climatique, les régions du Nord de la France pourraient également être touchées.

    Quels sont les facteurs qui favorisent la propagation des feux de forêt ?

    Les facteurs très influents sur le comportement des feux de végétation et des fumées sont :

    • Le terrain, en particulier la topographie et l’occupation des sols,
    • La météorologie : les régimes de vent et l’inversion de température. 

    Les particules fines issues des feux sont transportables sur de longues distances pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres.

    Que contient la fumée des feux de végétation ?

    La composition des fumées est variable selon le type de végétation, l’humidité, les conditions de combustion ou encore l’éloignement de la source.

    Dans les zones impactées par les fumées des incendies de forêt, les particules en suspension représentent le polluant de l'air le plus important. Environ 80 % sont des particules fines, dont une majorité sont des particules submicroniques dont la taille est inférieure au micron. Les feux intenses générèrent également des particules de cendres dites géantes.

    Le monoxyde de carbone est aussi un des polluants majeurs générés par les incendies de végétation.

    Sont aussi recensées dans la composition des fumées de très nombreuses autres substances chimiques incluant le dioxyde de carbone (CO2), des composés organiques volatils, dont l’acroléine, le formaldéhyde et le benzène, composés semi-volatils dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), métaux lourds et oxydes d’azote (NOx).

    Certains polluants générés par les feux de végétation peuvent se déposer, se distribuer et subir des modifications chimiques sources de contamination des sols et d’impacts sur les ressources en eau.

    Quels sont les effets sur la santé des feux et des fumées ?

    L’inhalation à court terme des fumées provoquent des effets respiratoires comme des symptômes respiratoires d’irritation. Elle peut entraîner des visites des urgences ou des hospitalisations pour des maladies respiratoires telles que l’asthme ou d’autres maladies pulmonaires chroniques voire provoquer une modification de la fonction pulmonaire.

    À ces effets respiratoires, on peut ajouter des effets cardiovasculaires liés à la fumée des incendies de végétation.

    Y a-t-il des populations plus touchées par les fumées des feux de forêt ?

    Les pompiers sont la population la plus touchée par les effets sur la santé des incendies. Ils sont en effet confrontés à des émanations dangereuses de fumées :

    • de manière directe lors des phases d'attaque du feu,
    • de manière indirecte lorsque l’incendie est éteint pendant les phases de surveillance, d’enquête, de déblai et y compris lors du retour en caserne, par la contamination des équipements, du matériel ou des véhicules, par les suies et les eaux d’extinction. 

    Par ailleurs, les populations atteintes de pathologies respiratoires chroniques, dont les asthmatiques, sont particulièrement sensibles à la fumée des feux de forêt ainsi que les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires.

    Que faire si on habite dans une zone exposée à ces fumées ?

    Pour tous, dans les zones non évacuées où parviennent les panaches de fumées des feux de forêt, il est recommandé de :

    • limiter les déplacements et le temps passé à l’extérieur,
    • garder les portes et fenêtres fermées et n’aérer que lorsque les conditions le permettent,
    • occulter les aérations avec des linges humides,
    • arrêter les ventilations mécaniques contrôlées (VMC) durant les épisodes de fumées,
    • éviter les activités physiques en plein air dans le secteur,
    • veiller à la qualité de l’air à l’intérieur de son domicile en évitant l’encens, les bougies, etc.,
    • surveiller de près les personnes sensibles.

    Pour les personnes sensibles, à savoir les personnes ayant des antécédents respiratoires de type asthme, insuffisance respiratoire chronique ou autres pathologies respiratoires ou cardiovasculaires :

    • En cas d’exposition directe aux fumées, porter un masque filtrant (de type FFP2),
    • En cas d’apparition de symptômes ou d’une gêne respiratoire, se rapprocher d’un médecin généraliste, et à défaut, en fonction de l’intensité des symptômes ou de la gêne respiratoire, contacter le 15.